Accueil » Top 10 des idées reçues sur l’autisme

Top 10 des idées reçues sur l’autisme

top 10 idées reçues autisme

Les idées reçues sur l’autisme, il y en a des tas ! Il faut savoir qu’elles naissent bien souvent de la désinformation ou peuvent trouver leur origine dans l’hypothèse ou encore dans la réflexion personnelle. Pendant longtemps, l’autisme a été victime d’une ignorance globale. Souvent assimilé à la maladie mentale dans ses grandes lignes, ce trouble n’a pas tout de suite fait l’objet de recherches. Aujourd’hui, nous en savons un peu plus. Les habitudes ont tout de même la vie dure et les idées toutes faites sont tenaces.

Que vous soyez parents ou amis d’une personne autiste ou que vous soyez un individu lambda, vous avez déjà entendu ce terme. Vous voulez en savoir plus sur l’autisme ? Comment mieux comprendre le comportement de l’autiste ? Ici nous allons faire un top 10 des idées reçues sur l’autisme. Nous en profiterons pour éclaircir certains aspects de ce trouble du neuro-développement.

1. L’autisme est une maladie

Sans doute, la plus fréquente des erreurs faites concernant l’autisme est de croire que c’est une maladie. De tout temps, une personne ayant un comportement sortant de la norme se fait trop vite taxée de « malade ». Le terme est très mal employé. Une maladie est définie comme étant une altération ou un trouble de l’organisme. En ce qui concerne l’autisme, il s’agit d’un trouble neuro-développemental. Oui, c’est moins facile à placer dans une discussion, mais ça a au moins le mérite d’être juste.

2. L’autisme est causé par la mère

C’est une croyance qui est mise à mal depuis les années 90. Nous devons tout de même la placer dans ce top, car elle est encore très (trop) présente. On a souvent pensé que le comportement de la mère dans l’éducation de l’enfant était la cause de l’autisme :

  • Soit la mère est trop distante voir littéralement glaciale ;
  • soit elle couve trop son enfant et ne le laisse pas se « risquer » à vivre.

Aucune de ces théories n’est bonne. Mais d’où ces idées tirent-elles leur origine ? De la psychanalyse bien sûr. Une discipline où la mère est (trop) souvent la coupable. 

Aujourd’hui, grâce aux neurosciences, les mamans sont définitivement innocentées. Peu importe l’éducation qu’on lui octroie, le comportement d’un individu autiste dépend avant tout de son trouble qui sévit dès la naissance. 

3. L’autisme est une bonne excuse aux caprices

Nombreux sont ceux qui croient que l’autisme est un prétexte pour excuser le comportement turbulent d’un enfant. C’est même l’une des principales idées reçues sur l’autisme. qui serait « à la mode » 😡

En réalité, rares sont les parents qui se cachent derrière l’autisme. C’est suffisamment sérieux et éprouvant pour éviter ce genre de discours. 

Oui, l’autiste peut avoir un comportement excessif quand il est dans une situation qui lui est déplaisante. Il faut savoir que l’autisme perturbe la réception des informations sensorielles. 

Exemple : un enfant autiste peut très bien crier, pleurer, s’énerver ou se replier sur lui-même en sentant un simple parfum, en étant mis au contact d’une matière, à cause d’une certaine luminosité ou en cas de changement important dans ses habitudes. Pour communiquer avec l’extérieur, l’autiste fait comme il peut, adaptant la vigueur de l’échange selon son ressenti. 

4. « Laisse-le tranquille. Il est autiste. Il ne communique pas. »

Une communication peut-être verbale ou tout à fait non verbale : échange d’images, langage des signes ou usage de technologie type tablette ou ordinateur. Les autistes sont tous différents les uns des autres. Chacun se développe à sa manière. La communication est un facteur qui peut varier d’un individu à un autre, surtout chez les personnes autistes.

Bien qu’il soit parfois exercé avec difficulté, l’échange verbal est une réalité pour beaucoup d’autistes. Certains sont même comédiens au théâtre ou sont de talentueux orateurs !

5. Les autistes n’ont pas d’émotions

Autre grande favorite dans les idées reçues sur l’autisme : l’absence de sentiments ou d’émotions.

L’autisme rend atypiques les échanges verbaux ou non verbaux. Il amplifie également le ressenti face à certaines situations. Cependant, en aucun cas il n’empêche les émotions. Chez une personne autiste, ces dernières peuvent même parfois être très puissantes. La difficulté intervient au niveau des signaux. L’individu non autiste sait quand pleurer, rire, quand il est en colère ou qu’il est jaloux. Il ressent dans son corps la montée de la colère, l’envie irrésistible de rire ou le nœud dans son ventre quand il a peur.

La personne autiste ne maîtrise pas toujours (bien) ce savoir. Il dispose des outils, mais ne sait pas quand ni comment les utiliser. Alors oui, votre enfant ne vous fait peut-être pas de gros câlins ou de bisous, mais il exprime sûrement son affection autrement 😊

6. L’autiste est un génie

L’autisme peut intervenir sous différentes formes, avec ou sans déficience. Et d’autres syndrômes peuvent venir égayer la gestion de l’autisme, comme le TDA/H, les troubles DYS, etc. Le syndrome du Génie fait partie des possibilités, mais il n’est en aucun cas systématique chez les autistes asperger, autistes de haut niveau, ou peu importe la nouvelle appellation. C’est un syndrome bien réel, mais qui n’est pas réservé aux autistes.

En revanche, il est vrai que les autistes développent un ou plusieurs intérêt restreint, et que le fait d’être littéralement obnubilé par un sujet apporte un certain degré d’expertise. Cela est souvent confondu avec le fameux « génie », mais il ne s’agit en réalité que d’une boulimie d’apprentissage et une façon toute personnelle de traiter les informations.

À noter que la notion d’expertise se mesure comme étant supérieure à la moyenne des neurotypiques. 

7. L’autiste est intellectuellement déficient

Une personne autiste est souvent soupçonnée d’être déficiente intellectuellement. Il y a quelques dizaines d’années de cela, alors que les recherches en neuroscience n’en étaient qu’à leur balbutiements, un comportement incompris était assimilé d’office à de l’attardement. De nombreuses personnes avec un défaut de langage ou de comportement ont été victimes de cette erreur de jugement. Le plus souvent, la destination finale était l’hôpital psychiatrique et sa sympathique camisole chimique.

Heureusement, aujourd’hui, les recherches portent leurs fruits. Les médecins ont enfin mis à jour leurs connaissances, les parents sont plus attentifs et la société est en générale plus regardante. Des structures d’accompagnement sont là pour aider à l’intégration dans la vie courante des personnes autistes.

8. L’autisme est un handicap 100 % visible 

« T’es sûre qu’il est autiste ? Ca ne se voit pas » ou sa variante « T’as de la chance, CA se voit pas ». « CA » ce sont les connexions neuronales de mon fils, alors oui, c’est vrai, elles ne se voient pas. Mais leurs manifestations, si ! Voilà sûrement l’une des idées reçues sur l’autisme que les parents n’en peuvent plus d’entendre !

Beaucoup de handicaps sont invisibles, et ce, pour 2 raisons : l’ignorance populaire du handicap ou l’apparition d’effets visibles sous conditions. 

Reprenons l’exemple du  « caprice », comportement propre à l’enfant. La réaction d’un ou d’une autiste en cas d’imprévu ou d’une situation instable ressemble à un caprice. Une personne lambda ne connaissant pas le handicap de l’enfant ne verra pas au premier coup d’œil un autiste en pleine crise mais simplement un enfant turbulent.

Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. L’autisme touche toutes les sphères : les hypersensibilités à gérer au quotidien, les difficultés de communication, la gestion des émotions, les troubles alimentaires ou proprioceptifs, l’incompréhension des codes sociaux, etc. C’est épuisant, et ça ne s’arrête jamais. Ce n’est pas « juste » un problème pour parler aux autres.

9. L’autisme ne touche que les hommes

Même si les hommes sont largement plus touchés que les femmes, ces dernières ne sont pas pour autant exclues. Nous sommes actuellement sur un ratio de 4 hommes pour 1 femme, mais comme les femmes sont sous-diagnostiquées, cette donnée n’est pas vraiment fiable.

Cette légende stipulant que l’homme serait le seul à être victime de l’autisme a malheureusement mis dans l’ombre toutes les femmes autistes. Aujourd’hui, fort heureusement, la femme autiste est reconnue. D’ailleurs cette mise en lumière permet de découvrir le caractère unique de l’autisme chez la femme. En effet, les études démontrent que l’autisme s’exprime différemment selon le sexe de la personne atteinte. Les tests sont calibrés pour les hommes, ce qui ne facilite pas le dépistage chez les femmes qui présentent des intérêts restreints moins tranchés et se camouflent plus dans la société.

10. Les autistes ne peuvent pas travailler

Une personne atteinte d’autisme peut tout à fait travailler. Elle peut même présenter de sérieux avantages. Le plus souvent, si elle aime ce qu’elle fait, elle est particulièrement efficace. Dans une entreprise, une réflexion différente est toujours bonne à prendre pour aborder un obstacle d’un œil différent. 

Bien sûr, certains aménagements peuvent être à prévoir, notamment au niveau des heures de travail. Depuis que l’autisme est reconnu, les recherches ne cessent d’apporter de nouveaux éléments. Les études permettent de comprendre et d’avancer. Plus la science avance, plus les personnes atteintes de troubles comportementaux trouveront la place qu’elles méritent dans la société.

Mentions honorables des idées reçues sur l’autisme

Petite sélection des idées reçues sur l’autisme entendues ces dernières années !

« Ne t’approches pas trop ! Elle est autiste. »

Les autistes ne sont pas contagieux et ne mordent pas. La sensibilisation de l’entourage familial, scolaire ou professionnel vaut certainement mieux que l’isolement. 

« Laissez-le tranquille ! Il est autiste et préfère rester seul. »

Si un ou une autiste communique différemment, ce n’est pas pour autant qu’il faut l’isoler. L’autisme n’exclut pas le besoin de compagnie.  C’est même le contraire : être entouré est une aide non négligeable dans le développement d’une personne atteinte d’autisme.

« Le mieux reste encore de faire comme s’il était normal. »

Si la normalité reste une notion très discutable, on est sûr qu’un enfant ou un adulte autiste n’est pas ce que l’on peut appeler un standard de la société. Faire comme si tout était normal n’est pas forcément une solution. Cela peut même entraîner un retard ou un isolement insidieux. 

Évidemment tout le monde n’est pas censé connaître tous les détails de l’autisme sur le bout des doigts. C’est pourquoi ce genre d’article existe. La science avance, les organismes naissent ou s’adaptent et les mentalités évoluent. Les préjugés s’effacent devant la connaissance et à la prise de conscience. Mais surtout, un gros travail doit être fait pour oublier les idées reçues sur l’autisme et enfin créer de vrais espaces inclusifs.

Article rédigé par un élève de LRW.

1 commentaire pour “Top 10 des idées reçues sur l’autisme”

  1. Retour de ping : Couple et autisme Asperger - Happy Autisme

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.