Accueil » Comment voyager avec un enfant autiste ?

Comment voyager avec un enfant autiste ?

voyager avec un enfant autiste

Comment voyager avec un enfant autiste, voilà une vaste question ! Bon nombre de familles qui ont renoncé purement et simplement à voyager par crainte de vivre un véritable cauchemar. Mais aussi parce que partir en vacances avec un enfant autiste implique une préparation quasi-militaire et une anticipation d’à peu près tout. Résultat : les parents sont bien souvent épuisés avant même de partir ! Pourtant, avec quelques astuces et choix judicieux, il est tout à fait possible de transformer cette épreuve olympique en séjour agréable pour tout le monde. Voyager avec un enfant autiste : comment faire pour en profiter ?

 

Choisir une destination pour tous

 

Cela peut sembler évident, mais le choix de la destination est l’un des principaux critères de réussite pour voyager avec un enfant autiste. Pour cela, je vous conseille d’établir trois listes (j’adore les listes) :

 

  1. une réunissant vos envies pour ce séjour : plage, montagne, randonnée, en France, à l’étranger, activités nautiques, visites, parc d’attractions, zoo, etc. ;
  2. une réunissant les destinations où vous avez envie de partir ;
  3. et enfin une réunissant les besoins et contraintes liés à votre enfant : peur de la foule, du sable, de l’avion ou du train, gêné par le bruit, la lumière, fatigabilité, routine, mise en danger, rigidité alimentaire, etc.

 

Ces trois listes sont votre point de départ pour trouver le lieu de vacances idéal pour tous. Elles vont vous permettre d’avoir sous les yeux les éléments nécessaires pour que les envies et besoins de chacun soient respectés. Prenez chaque destination, et cochez tous les points qu’elle remplit. C’est le moment de vous renseigner sur ce qu’il est possible de faire sur place et de faire des compromis auxquels vous n’auriez peut-être pas pensé.

 

Il n’existe peut-être pas de destination parfaite, mais vous pouvez éliminer une partie des sources de stress tout en faisant plaisir à tout le monde avec cette méthode.

 

Certains pays sont plus accueillants ou adaptés que d’autres aux personnes autistes, misez sur ceux-ci, au moins pour vos premiers séjours ! N’hésitez pas à consulter notre top 5 des pays pour voyager avec un enfant autiste.

 

Créer un environnement rassurant

 

Vous le savez, les personnes porteuses d’autisme ont un besoin vital de stabilité. À priori, ce besoin s’accorde moyennement avec l’exploration de contrées lointaines. Pourtant, avec quelques aménagements, la transition se fait en douceur.

 

Des valises bien remplies

 

Doudous, jouets préférés, livres, vêtements, couverture et même vaisselle ou nourriture, n’hésitez pas à remplir vos valises d’objets rassurants pour rendre votre lieu de séjour accueillant. Votre enfant aura moins de mal à s’adapter s’il retrouve des repères familiers sur place. En avion, cela vous demandera peut-être de prévoir et payer un bagage supplémentaire, mais vous mettrez toutes les chances de votre côté pour que tout se passe bien. Attention toutefois en ce qui concerne la nourriture, pensez à vérifier les politiques sanitaires relatives à l’importation de denrées comestibles propres à chaque pays.

 

N’emmenez pas pour autant toute votre maison ! Les voyages sont aussi un moyen de se confronter à un environnement différent et de s’ouvrir dans la mesure du possible à de nouvelles expériences. L’idée est d’emmener ce qui permettra à votre enfant d’être assez rassuré pour dormir, et à l’aise pour explorer et profiter du séjour.

 

Personnellement, nous avons une horloge 24h qui aide mon fils à se repérer dans les différents moments de la journée. Et bien elle voyage avec nous à chaque fois. On a essayé de la remplacer par une montre, pas moyen, il ne se repère et n’utilise que cette horloge. Alors la nôtre a déjà visité 3 pays et 6 départements. Pas mal pour une horloge 😉

 

Astuce : si vous voyagez en train ou en avion, mettez les objets les plus indispensables de votre enfant dans votre bagage à main, cela vous évitera un drame si une valise se perd (vous le sentez le vécu là ? 😨)

 

Des vacances comme à la maison

 

Il y a des choses que votre enfant peut accepter de modifier, et d’autres non. Vous savez lesquelles, et vous allez les conserver. Cependant, il y a une chose qu’il va falloir affronter : le changement d’environnement. 

 

Je vous conseille fortement de demander ou trouver des photos du lieu où vous allez dormir, mais également de son environnement. Google maps est un outil génial pour se repérer, et les hôtels ou propriétaires de gîtes, camping ou appartement disposent souvent d’un site ou peuvent vous en envoyer par mail. Regardez-les en famille, imaginez comment pourra être le quotidien sur place, sans trop vous projeter pour autant. Déjà parce que c’est difficile pour une personne autiste, mais aussi parce que les choses seront peut-être légèrement différentes sur place, ce qui demanderait une adaptation dans l’adaptation, bref, l’Inception de l’autisme !

 

Si vous partez en camping, vous pouvez passer quelques nuits sous la tente dans le jardin, pour permettre à votre enfant d’apprivoiser les bruits, les odeurs, le matelas, toutes les sensations à l’intérieur de la tente.

 

Une fois sur place, conservez les routines les plus indispensables pour votre enfant. N’hésitez pas à emmener vos pictogrammes, séquences et scénario pour les afficher. Les premiers jours, essayez de garder au maximum vos habitudes, avant de pouvoir lâcher du lest petit à petit le reste du séjour.

 

Gérer le décalage horaire avec un enfant autiste

 

 

décalage horaire enfant autiste

 

 

Voyager avec un enfant autiste à l’étranger peut présenter un autre «problème» à gérer : le décalage horaire. Il peut faire peur aux parents puisque beaucoup d’autistes sont très attachés à des horaires précis. Le jet-lag se produit dès lors qu’il y a plus de deux fuseaux d’écart avec le nôtre, c’est-à-dire 2h en plus ou en moins. Le réseau morphée publie ses recommandations pour gérer le décalage horaire en temps normal, que vous voyagiez vers l’Est ou vers l’Ouest.

 

Pour atténuer les effets du décalage horaire chez les enfants autistes, commencez à aménager les horaires plusieurs jours avant le départ. Je vous conseille d’y aller en douceur, et d’avancer ou reculer les heures de repas, coucher et rituels de 15 minutes tous les jours. Pour cela, je modifie tout bonnement l’heure sur la pendule (n’oubliez pas de prévenir le reste de la famille si tout le monde a l’habitude de la consulter !). 

 

Je ne vous cache pas que c’est très long quand vous partez au Québec et ses 6 heures de moins ! Pour 15 jours de vacances, j’ai l’impression de partir 1 mois 😅

 

Une fois sur place, exposez-vous au maximum à la lumière naturelle.

 

Pour le retour, vous pouvez décaler de nouveau de 30 minutes les horaires de la journée la veille du départ. Essayez de dormir dans l’avion, et sachez que l’utilisation de la tablette peut vous aider à renforcer le signal lumineux qui indique à votre cerveau les périodes de veille et de sommeil.  Pour une fois, vous pouvez mettre vos enfants devant sans culpabiliser !

 

Enfin, prévoyez de rentrer quelques jours avant la reprise de l’école ou du travail. Cela vous laissera le temps de retrouver votre rythme et d’accompagner au mieux votre enfant pour retrouver le sien. 

 

Alors, comment partir en voyage avec un enfant autiste ?

 

Et bien comme avec tout enfant, mais avec un chouia plus d’organisation et sûrement de valises ! Une fois le «kit de réassurance» prêt, vous pouvez (presque) tout faire. Votre enfant est un enfant avant tout, peu importe ses tics, ses obsessions ou son comportement. Il aime être avec vous, jouer, explorer, et les voyages sont une occasion unique de découvrir le monde. Soyez confiant dans ses capacités d’adaptation : elles sont parfois TRÈS surprenantes.

Il est tout à fait possible de passer des vacances adaptées à l’autisme, et des bonnes ! Ne vous privez pas de partir par crainte de ce qui pourrait mal se passer, mais testez ce qui au contraire pourrait être une réussite. Commencez par de petits séjours. Multipliez les week-ends dans des capitales, à la campagne, à la montagne, au bord de la mer, à la ferme, etc. Cela vous permettra pour découvrir ce qui convient à votre famille et ce qui n’est pas possible sans vous épuiser. Vous trouverez forcément le moyen de mêler voyage, autisme et plaisir !

 

partage-article

 

 

Étiquettes:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.